La Chambre

Du Siam à la Thaïlande 4.0: et la France dans tout ça?

 @ all credits go to our media partner www.lepetitjournal.com & Carol SIOUX for writing this article.

Le 9 juin, le Comité des CCE, l’Ambassade, la Chambre de commerce Franco-Thai et Business France, bref, l’équipe de France de l’export au grand complet organise une journée destinée aux entrepreneurs français pour évoquer ensemble les stratégies économiques présentes et futures de la Thaïlande, à un moment clé de son histoire.

Avant tout, il s’agit de se parler, au sein de la communauté française d’affaires. "Cela fait longtemps que nous n’avons pas eu l’occasion de nous rassembler", explique Eric Durand, président du comité des Conseillers du Commerce Extérieur de la France (CCEF). C’est d’ailleurs l’un des chevaux de bataille du chef du service économique de l’ambassade Eric Sayettat, qui estime qu’on "ne se connaît pas assez, c’est dommage". Il faut dire qu’avec une communauté de 30.000 membres en expansion continue, il devient de plus en plus difficile de se côtoyer.

Ce n’est pas qu’une question de bon voisinage : ce manque de liens et d’entraide entre entrepreneurs français pourrait même expliquer en partie le fait que la France ne réalise pas d’aussi bonnes performances que sa voisine l’Allemagne sur le marché thaïlandais, où les champions nationaux entraînent dans leur sillage les PME. La journée du 9 juin est donc destinée à "échanger des numéros, des points de vue, des expériences de la Thaïlande, quelle que soit la taille de son entreprise ou la position hiérarchique qu’on occupe au sein de celle-ci", insiste Eric Sayettat. 

Vers une économie fondée sur la connaissance et l’innovation

Se réunir, très bien, mais pour parler de quoi? De la Thaïlande bien sûr, à un moment clé de son histoire politique et économique. Annoncé dès 2016, le projet “Thailand 4.0” est un plan économique ambitieux dont l’idée globale est de relancer la croissance en créant davantage de valeur ajoutée. Il s’agit de sortir d’une économie fondée sur l’agriculture, l’industrie lourde et l’avantage compétitif que représentent des bas salaires pour aller vers une économie fondée sur la connaissance et l’innovation. “On déplore souvent que la croissance de la Thaïlande marche au ralenti, mais elle reste le marché de référence dans la région”, rappelle Eric Sayettat.  

Après le décollage des années 2000, le modèle de croissance actuel thaïlandais, fondée sur la consommation des classes moyennes (biens d’équipement etc.) commence à s’éroder : c’est ce que les économistes appellent le “piège du revenu intermédiaire.” Les pays à revenu intermédiaire se retrouvent pris en étau entre des pays où la main d’oeuvre est moins chère (Viet Nam, Cambodge...) qui leur font concurrence pour attirer les entreprises et les pays  avec des technologies beaucoup plus avancées. Pour sortir de ce piège, une seule solution : investir dans la connaissance.

L’idée c’est de faire plus avec moins”, explique Eric Durand. Utiliser moins de ressources pour créer plus de valeur. Le projet Agrimap, par exemple, une immense base de données sur les sols, les eaux, et la logistique se donne pour but de transformer les agriculteurs en “Smart Farmers”, capables de d’augmenter leur production en planifiant mieux leurs cultures. Un plan ambitieux en faveur des start-ups -10.000 créations de start-ups en 10 ans, c’est l’objectif!- vient d’être lancé, avec une dotation initiale de 3 milliards de bahts en partenariat avec le Fond Vayupak et la banque Krungthai. Le budget total annoncé pour les cinq ans à venir atteint 1.500 milliards de bahts (près de 40 milliards d’euros). 

Des opportunités pour l’expertise française

Réaliste, le plan 4.0? “Il ne pourra se faire qu’avec de gros investissements en matière d’éducation, et/ou une importation de main d’oeuvre qualifiée”, confesse Eric Durand. En tous cas, avec l’accent mis sur les énergies renouvelables, l’intelligence artificielle, les biotechnologies et la santé, le projet représente indéniablement des opportunités pour les compagnies étrangères. Le terme en vogue de Smart Cities, un modèle urbain mieux organisé, plus efficace et plus respectueux de l’environnement est au centre des débats : "En matière d’urbanisme, les entreprises françaises ont une expertise à apporter dans les domaines de la distribution d’eau et d’électricité, la signalétique, etc.", considère Eric Sayettat. Les possibilités concernent aussi le domaine de la coopération scientifique, avec une multiplication attendue des centres de recherche et d’innovation.

La médiatique stratégie 4.0 s’articule avec un –plus discret- plan stratégique sur 20 ans qui vise à transformer de fond en comble les structures de l’économie thaïlandaise pour en faire un leader digital mondial, ainsi qu’un plan en deux ans (2017-2018) au sein du Ministère de l’Industrie. Le Quai d’Orsay est particulièrement attentif à ces développements, une aubaine pour les entreprises, notamment celles rassemblées sous les bannières "Mieux vivre en ville" et "Mieux se soigner", des domaines identifiés comme prioritaires à l’export. 

Après des présentations globales sur la place de la France en Thaïlande et les moyens mis en place pour le plan 4.0, divers ateliers thématiques en français seront proposés au choix des participants pour approfondir certains sujets comme l’économie digitale, la santé, l’agriculture, etc. Pour achever la journée, un cocktail dînatoire sera offert à la Résidence de France. 

Bon networking !

Infos pratiques

Du Siam à la Thailande 4.0 - Présence française face aux enjeux économiques 
Vendredi 9 Juin 2017, de 8h à 17h30
Hôtel Pullman Bangkok Grand Sukhumvit (Asoke)
30 Soi Sukhumvit 21
Langue des interventions : français. 
Entrée 2.500 Bahts
Contact: journee2017@ccethailande.org   
Site Internet: http://ccethailande.com/journee-thailande-2017/
Carol ISOUX (http://www.lepetitjournal.com/bangkok) mercredi 24 mai 2017

Partager cette page Partager sur FacebookPartager sur TwitterPartager sur Linkedin
Fermer

Vous êtes membre de la FTCC ?